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10 idées fausses sur les vaccins à corriger

NEW YORKAvec plusieurs vaccins contre la Covid-19 disponibles en Europe et en Amérique du nord comme le vaccin de Pfizer/BioNTech, il est important de corriger certaines idées reçues concernant la vaccination. Il faut savoir que le vaccin nous protège à titre individuel mais aussi l’entourage et donc toute la société afin d’aboutir à une immunité collective (en anglais herd immunity). Cela permet d’éviter qu’une maladie infectieuse se propage de façon exponentielle et surcharge notamment les services de santé comme on l’a vu en 2020 avec la Covid-19. La seule vaccination contre la rougeole de 2000 à 2014 a permis de sauver 17,1 millions de vies, selon l’OMS.    

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Il n’existe aucun lien entre le vaccin antigrippal et le risque de Covid-19 (étude)

Idée fausse n°1 : L’amélioration de l’hygiène et de l’assainissement feront disparaître les maladies – les vaccins sont inutiles. FAUX

Les maladies contre lesquelles nous pouvons nous faire vacciner réapparaîtront si nous mettons fin aux programmes de vaccination. Même si une meilleure hygiène, le lavage des mains (voire le port de masque) et l’eau potable contribuent à protéger les populations contre les maladies infectieuses, de nombreuses infections peuvent encore se propager, quel que soit notre degré de propreté. Si les gens ne sont pas vaccinés, des maladies devenues rares, telles que la poliomyélite et la rougeole, ressurgiront rapidement. L’apparition de la Covid-19 est aussi la preuve que de nouvelles maladies infectieuses peuvent survenir à tout moment, comme l’écrivait The Economist pendant l’été 2020.

Idée fausse n°2 : Les vaccins ont des effets secondaires nocifs à long terme qui ne sont pas encore connus. FAUX

Les vaccins sont très sûrs. La plupart des réactions vaccinales sont habituellement mineures et passagères, un bras douloureux ou une légère fièvre par exemple. Dans le vaccin de la Covid-19, les deux vaccins à ARN (Pfizer/BioNTech et Moderna), quelques rares cas d’allergies ont été constatés. Il est vrai que les vaccins à ARN sont basés sur une nouvelle technologie, mais aucune étude n’a montré que l’ARN puisse s’intégrer dans l’ADN des cellules humaines et provoquer à long terme d’éventuels effets secondaires. De la même façon qu’un virus du rhume par exemple à base d’ARN n’a pas d’impact sur l’ADN des cellules humaines.
Les manifestations post-vaccinales graves sont extrêmement rares et elles font l’objet d’un suivi et de recherches approfondies (on parle aussi de la phase 4). Cela dit, elles peuvent exister mais il faut mettre ces cas dans le contexte de millions de personnes vaccinées, voire probablement de milliards de personnes ces prochaines années contre la Covid-19. Vous courez un risque beaucoup plus grand si vous contractez la maladie évitable par la vaccination que si vous vous faites vacciner contre celle-ci. Par exemple, dans le cas de la polio, la maladie peut entraîner la paralysie ; la rougeole peut provoquer une encéphalite ou la cécité et certaines maladies évitables par la vaccination peuvent même être mortelles. S’il est vrai qu’un seul cas de dommage grave ou de décès dû à un vaccin est toujours un cas de trop, il n’en reste pas moins que les avantages de la vaccination dépassent largement les risques et, sans les vaccins, beaucoup, vraiment beaucoup plus de dommages et de décès seraient à déplorer.

Idée fausse n°3 : Le vaccin combiné contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTP) et le vaccin contre la poliomyélite sont responsables du syndrome de mort subite du nourrisson. FAUX

Il n’existe pas de lien de cause à effet entre l’administration de ces vaccins et la mort subite du nourrisson. Toutefois, ces vaccins sont administrés à un âge où les bébés peuvent être frappés par le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN). En d’autres termes, les décès par MSN survenant après la vaccination sont une coïncidence et se seraient produits même si le nourrisson n’avait pas été vacciné. Il est important de ne pas oublier que ces quatre maladies sont potentiellement mortelles et que les nourrissons qui n’ont pas été protégés contre celles-ci par la vaccination courent un risque de décès ou d’incapacité grave.

Idée fausse n°4 : Les maladies évitables par la vaccination sont quasiment éradiquées de mon pays, aussi il n’y a pas de raison de se faire vacciner. FAUX

Bien que les maladies évitables par la vaccination soient devenues rares dans de nombreux pays, les agents infectieux qui en sont responsables continuent à circuler dans certaines parties du monde. Dans un monde hautement interdépendant (on l’a clairement vu avec la Covid-19 en 2020 et 2021), ces agents peuvent passer les frontières et infecter quiconque n’est pas protégé. En Europe occidentale par exemple, depuis 2005, des flambées de rougeole ont frappé les populations non vaccinées en Allemagne, en Autriche, en Belgique, au Danemark, en Espagne, en France, en Italie, en Suisse et au Royaume-Uni. Aussi les principales raisons de se faire vacciner sont, d’une part, se protéger soi-même et, d’autre part, protéger les personnes qui nous entourent. La réussite des programmes de vaccination, comme la réussite des sociétés, dépend de la coopération de chaque individu pour assurer le bien-être de tous. Nous ne devons pas compter sur les personnes qui nous entourent pour arrêter la propagation d’une maladie ; nous avons aussi, chacun d’entre nous, notre rôle à jouer.

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Idée fausse n°5 : Les maladies infantiles évitables par la vaccination font simplement partie des désagréments de la vie. FAUX

Il ne faut pas considérer les maladies évitables par la vaccination comme des «désagréments de la vie». Les maladies telles que la rougeole, les oreillons et la rubéole sont des maladies graves qui peuvent entraîner de sérieuses complications à la fois chez les enfants et chez les adultes, parmi lesquelles la pneumonie, l’encéphalite, la cécité, la diarrhée, les infections auriculaires, le syndrome de rubéole congénitale (si une femme est infectée par la rubéole en début de grossesse), et la mort. Toutes ces maladies et les souffrances qui leur sont associées peuvent être évitées grâce aux vaccins. A défaut de vaccination contre ces maladies, les enfants sont inutilement vulnérables.

Idée fausse n°6 : Donner à un enfant plus d’un vaccin à la fois peut augmenter le risque d’effets secondaires néfastes, et surcharger son système immunitaire. FAUX

Les données scientifiques montrent que l’administration de plusieurs vaccins en même temps n’a aucun effet néfaste sur le système immunitaire de l’enfant. Les enfants sont exposés chaque jour à plusieurs centaines de substances exogènes qui déclenchent une réponse immunitaire. Le simple fait de consommer de la nourriture introduit dans l’organisme de nouveaux antigènes, et nombreuses sont les bactéries qui vivent dans la bouche ou le nez par exemple. Un rhume banal ou une affection de la gorge exposera l’enfant à un nombre d’antigènes beaucoup plus important que les vaccins. Les principaux avantages de l’administration de plusieurs vaccins en une seule fois sont le nombre plus limité de consultations, qui permet d’économiser temps et argent, et de plus grandes chances pour les enfants de recevoir les vaccinations recommandées à temps. En outre, lorsqu’il est possible de bénéficier d’une vaccination combinée, par exemple contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, cela signifie moins d’injections.

Idée fausse n°7 : La grippe est juste gênante, et le vaccin n’est pas très efficace. FAUX

La grippe est beaucoup plus qu’une simple gêne. C’est une maladie grave qui tue de 300’000 à 500’000 personnes chaque année dans le monde, un article de The Economist confirmait ces chiffres en septembre 2020. Par comparaison, le 1er janvier 2021 la Covid-19 avait mené à environ 1,8 millions de morts dans le monde depuis le début de la pandémie en décembre 2019. Les femmes enceintes, les jeunes enfants, les personnes âgées à la santé médiocre et toute personne atteinte d’une affection chronique, telle que l’asthme ou une cardiopathie, courent un risque plus élevé d’infection grave et de décès par le virus de la grippe. La vaccination des femmes enceintes présente l’avantage supplémentaire de protéger leurs nouveau-nés (il n’existe actuellement pas de vaccins pour les bébés de moins de six mois). La vaccination offre une protection contre les trois souches de la maladie ayant la plus forte prévalence au cours d’une saison donnée. C’est le meilleur moyen de limiter vos risques de contracter une mauvaise grippe et de la transmettre à d’autres personnes. Éviter la grippe signifie éviter des coûts médicaux supplémentaires et les pertes de revenus dues aux jours d’absence professionnelle ou scolaire.

Idée fausse n°8 : Mieux vaut s’immuniser par la maladie que par les vaccins. FAUX

Les vaccins agissent sur le système immunitaire et entraînent une réponse immunitaire semblable à celle produite par l’infection naturelle, mais ils ne provoquent pas la maladie et ne font pas courir à la personne immunisée le risque de complications éventuelles. À l’inverse, le prix à payer pour obtenir cette immunité par une infection naturelle peut être un retard mental, dans le cas de l’Haemophilus influenzaede type b (Hib) ; des malformations congénitales, dans le cas de la rubéole ; un cancer du foie, dans le cas du virus de l’hépatite B ; ou la mort, dans le cas de la rougeole. Certains vaccins, comme certains contre la Covid-19, semblent aussi présenter une immunité supérieure à la maladie elle-même, car les vaccins ont souvent des boosters (qui augmentent la réponse immunitaire).

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Idée fausse n°9 : Les vaccins contiennent du mercure, qui est dangereux. FAUX

Le thiomersal est un composé organique contenant du mercure qui est ajouté à certains vaccins comme agent conservateur. C’est l’agent conservateur le plus fréquemment utilisé pour les vaccins qui se présentent en flacons multi-doses. Il n’existe aucune donnée probante attestant que la quantité de thiomersal utilisée dans les vaccins représente un risque pour la santé.

Idée fausse n°10 : L’autisme est causé par les vaccins. FAUX

Il s’est avéré que l’étude de 1998 qui avait soulevé de nombreuses inquiétudes quant à la possibilité d’un lien entre le vaccin antirougeoleux-antiourlien-antirubéoleux (ROR) et l’autisme, comportait de graves irrégularités et la revue qui avait publié cet article l’a ensuite retiré. Malheureusement, la publication de cet article avait semé un vent de panique et conduit à une chute des taux de vaccination puis, en conséquence, à des flambées des maladies visées. Aucune corrélation n’a pu être établie depuis 1998 entre le vaccin ROR et l’autisme (troubles autistiques).

Lire aussi : Vaccination : retour sur le vaccin Salk contre la polio

Dernière mise à jour :
01.01.2021

Sources :
OMS, magazine américain sur la santé Prevention, The Economist, France Info

Supervision du texte :
Xavier Gruffat (pharmacien)

Crédits photos :
Adobe Stock

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 02.01.2021
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